Bâtir une démocratie fédérale à partir de la base

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L’armée birmane prend régulièrement pour cible les civils de l’État de Karenni, comme ici dans le village de Ou Khu Ri en 2022. Crédit: Homologue Karenni

Dans le chaos du conflit en Birmanie, des personnes comme Khu Lay trouvent de l’espoir dans des structures que plusieurs tiennent pour acquises dans d’autres pays : les gouvernements régionaux.

« Je crois que s’il y a des États [autochtones] solides, l’union sera solide », affirme Khu Lay*.  

Depuis la tentative de coup d’État militaire en 2021, et tout au long de la guerre menée depuis contre le peuple birman, de nombreux efforts ont été déployés au niveau national en vue de cette union. Mais le succès d’une démocratie fédérale repose sur un élément fondamental : des structures locales de gouvernance autochtone. Et elles sont en train de se renforcer.

Chaque région ou État dispose de son propre organe de gouvernance – un gouvernement régional de facto autochtone qui fournit des services à la population. 

Dans l’État Karenni, d’où vient Khu Lay, le gouvernement autochtone a collaboré avec des partis politiques locaux, avec la société civile et avec des mouvements de désobéissance civile en vue de former le Conseil consultatif de l’État Karenni. Le conseil a mené l’élaboration d’une nouvelle politique qui établit les systèmes de l’État Karenni en matière de gouvernance, de droit et d’administration. En plus d’établir le mode de fonctionnement de l’État, cette politique représente une vision commune de la future démocratie fédérale pour laquelle ils et elles luttent ensemble.   

« Nous avons convenu d’un même objectif politique », déclare Khu Lay, membre du conseil. « C’est donc plus facile pour nous de coopérer. »

Pendant l’année où s’ébauchait la politique, les membres du conseil ont tenu des consultations avec des personnes de tous les horizons d’un bout à l’autre de l’État. Inter Pares et ses homologues en ont appuyé certaines, notamment des séances avec les réseaux de femmes et de jeunes.

Au début 2023, le conseil a officiellement adopté la politique. C’est le fruit d’une collaboration massive entre plusieurs groupes autochtones karennis : société civile, groupes de femmes, personnel de la santé, enseignant-e-s, fonctionnaires et élu-e-s politiques.

« Nous avons besoin d’unité et de légitimité – et nous avons besoin d’aborder les causes profondes [du conflit] » explique Khu Lay. 

Cette politique contribuera aux trois. Inter Pares est fière de soutenir le cheminement vers une démocratie fédérale bâtie sur le fondement de l’autodétermination autochtone.  

 

*Nom modifié pour assurer sa sécurité


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« Nous avons besoin d’unité et de légitimité – et nous avons besoin d’aborder les causes profondes [du conflit] » explique Khu Lay.

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