Iday Simbajon: l’expression de la solidarité face au typhon Haiyan

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Typhon Haiyan
After Typhoon Haiyan: temporary housing structures. Credit: Likhaan

Nous avons tant appris de ces décennies de travail associatif que seule Inter Pares a eu la vision et le courage de soutenir. Nos collaboratrices sur le terrain nous sont précieuses!

- Dre Junice Melgar, Directrice de Likhaan

Le 8 novembre 2013, le typhon Haiyan, le plus violent que les Philippines n’aient jamais connu, a balayé l’est du pays. Les vents furieux ont malmené les habitations, déraciné les arbres et ravagé les infrastructures. Des zones entières ont été anéanties. Des vagues, hautes comme des maisons, ont isolé les provinces orientale et occidentale de Samar et celle de Leyte. Les images retransmises au lendemain du cataclysme ont suscité un vif émoi dans la communauté internationale. Le typhon a affecté 11 millions de personnes et fait plus de 6 000 victimes.

Pour Iday Simbajon, une travailleuse communautaire dans le domaine de la santé dans la région métropolitaine de Manille, c’était une affaire personnelle. Sa mère, l’un de ses fils et d’autres proches vivaient au coeur des zones sinistrées. Dès qu’elle a pu, et contre l’avis de ses amis, Iday les a rejoints. Bien que la maison familiale ait été emportée, sa famille était saine et sauve; elle s’était réfugiée dans un abri de bric et de broc.

Deux collègues d’Iday du Samar oriental n’ont pas eu cette chance. Tessie Azura est morte d’un arrêt cardiaque au lendemain de la tempête; Ernie Gariando, pris dans la tourmente après avoir fait évacuer ses parents âgés vers un lieu sûr, souffre de stress post-traumatique.

Iday, Ernie et Tessie travaillaient pour Likhaan, une organisation communautaire qui offre des services de santé aux femmes et qu’Inter Pares soutient depuis sa création, en 1995. Après le passage du typhon, Likhaan a dépêché dans les zones sinistrées une équipe composée de ses membres les plus qualifiées. Ces travailleuses communautaires ont su mettre à profit leur connaissance du contexte local, leurs compétences cliniques spécialisées, leur longue expérience associative, une perspective féministe critique et une imbattable motivation. La manière dont Likhaan, organisation locale, a réagi à la crise est à la fois novatrice et complémentaire des méthodes habituelles du secours humanitaire international.

Lorsque des catastrophes touchent des pays tels que les Philippines, il arrive souvent que l’assistance internationale afflue en faveur des sinistrés. Or, ces opérations de grande envergure sont aussi extrêmement complexes : coordination, protection des personnes vulnérables, consultations avec toutes sortes d’interlocuteurs publics et avec la population locale et planification durable. L’équipe de Likhaan maîtrisait tous les aspects de la problématique. De concert avec les autorités locales, ses membres ont identifié les 23 barangays ou communautés les plus affectées avant de retrousser leurs manches.

L’équipe de Likhaan a offert des services de conseil aux personnes endeuillées. Elle a formé les membres des communautés à la négociation avec les autorités locales pour assurer la prestation de services de base, à court et à long terme. Elle a contribué à la création de jardins communautaires qui contribuent à l’amélioration de la sécurité alimentaire tout en nourrissant les âmes. Elle a répondu aux besoins des femmes en matière de santé reproductive en fournissant des services et du matériel de planification familiale. Enfin, elle a mobilisé des centaines de personnes dans l’effort de reconstruction de leurs communautés détruites par le typhon. Mais le plus marquant reste l’esprit de solidarité et de fraternité des travailleuses de Likhaan. Leur intervention humanitaire fut remarquablement efficace parce que fondée sur des compétences, des connaissances et une sagesse forgées par des décennies d’expérience acquise dans les zones défavorisées de la région métropolitaine de Manille.

C’est un privilège, pour Inter Pares, d’avoir pu soutenir l’action des travailleuses communautaires de la santé de Likhaan depuis si longtemps. Au bout d’un long parcours, Iday a finalement décidé de prendre un poste au Samar oriental, mue par le désir de tirer parti de ses connaissances, de sa générosité et de ses talents d’organisatrice pour participer à la reconstruction, redonner l’espoir et motiver les communautés meurtries par la terrible épreuve.

Ces travailleuses communautaires ont su mettre à profit leur connaissance du contexte local, leurs compétences cliniques spécialisées, leur longue expérience associative, une perspective féministe critique et une imbattable motivation.

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