Conversation avec Gwen Davies, donatrice d’Inter Pares

voices : Personal Story

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Gwen Davies est une écrivaine, une éducatrice et une activiste d’Halifax, en Nouvelle-Écosse. Inter Pares a parlé avec Gwen de son engagement de longue date, de la façon dont les petites actions peuvent faire une énorme différence et de ce qui lui donne espoir en l’avenir.

Vous êtes donatrice de soutien d’Inter Pares depuis 1991. Que signifie cet engagement pour vous?

C’est un engagement important à cause du lien avec ce que je veux faire dans le monde et mes façons d’être. Ce n’est pas une réaction, c’est une action. J’aime vraiment l’idée qu’il y ait une action stable et cohérente dans ma vie. Et je trouve l’organisation remarquable en ce qu’elle accomplit à plusieurs égards des choses honorables, réfléchies et consciencieuses.

Chaque fois que je vois un petit prélèvement dans mon compte en banque, je m’assois pour savourer un moment ce que c’est et ce que ça produit… un petit pas qui est en train de changer le monde. Et c’est profondément bon pour moi. Mes intentions se traduisent en action. C’est ma façon de contribuer en ce moment, donner un peu d’argent.

Quel a été votre premier contact avec Inter Pares?

Brian Murphy était un de mes amis à l’université et il faisait partie du groupe à l’origine d’Inter Pares – il était là presque depuis le début. J’ai gardé le contact avec lui longtemps après mon départ d’Ottawa pour Halifax dans les années 1970. Nous parlions d’Inter Pares, qui m’inspirait profondément, et j’ai commencé à l’appuyer par des dons mensuels. Je versais la petite somme que je pouvais me permettre de façon durable. J’avais – et j’ai encore – un revenu précaire, comme bien des gens. Je crois que les petites choses s’additionnent et c’est une somme que je peux maintenir à long terme.

Pourquoi est-ce important pour vous de maintenir vos dons à Inter Pares?

Entre autres, c’est parce qu’Inter Pares a toujours été une organisation fiable et solide, qui fait toujours ce qu’elle a choisi de faire. Et qui est toujours connectée à la réalité du point de vue des personnes qu’elle veut soutenir et c’est le plus important pour moi. C’est une organisation fiable et durable et honorable.

Ça vous fait quel effet de donner?

C’est un ensemble d’émotions. Je sens parfois que je n’en fais pas assez, alors je dois me dire que j’arrive tout de même à maintenir des dons réguliers quoi qu’il arrive. Je peux toujours compter sur ce petit geste sans mesquinerie de ma part – non pas que je m’en vante. Ça me rend heureuse et ça me permet de voir un petit geste qui change les choses. C’est le meilleur endroit où investir un petit don.

Vous êtes écrivaine et éducatrice. En quoi ces professions sont-elles importantes pour vous?

J’enseigne depuis un bon moment. J’aide de nouveaux écrivains à regarder en eux-mêmes et à regarder autour d’eux pour découvrir leur voix. On peut tous regarder autour de soi et voir, sentir ou entendre et avoir un point de vue, mais peu de gens se font confiance pour ça. Alors mon enseignement aide les gens à apprendre qui ils sont, leur façon de voir et de penser, à réaliser que leur voix est aussi utile et aussi intéressante que celle du voisin. J’ai aussi travaillé en littératie, au tout début du langage clair. J’ai contribué à inventer la norme du langage clair et à l’appliquer à l’échelle nationale. Le langage clair autonomise les gens. C’était excitant et énergisant et j’ai adoré ce travail.

Qu’est-ce qui vous inspire? Qu’est-ce qui vous donne de l’espoir?

Les nouvelles sont souvent sinistres. C’est comme si on prenait plaisir à voir ce qui va de travers en se faisant croire qu’on détient la vérité, pour se donner bonne conscience. Avec le temps, j’ai réalisé que j’ai si peu souvent raison. Et ce qui me donne de l’espoir, c’est de savoir que des gens refusent de se conforter dans leurs certitudes et choisissent de regarder, d’écouter et d’agir. Ça me rappelle qu’il y a beaucoup d’espoir. Il se passe des choses merveilleuses dans le monde et je ne vais pas toutes les voir ou en faire l’expérience. Mais de savoir qu’elles existent m’aide à les rechercher parce que sans elles, on devient cynique. Le fait de savoir que des gens agissent pour changer les choses, ça me connecte à cette possibilité de changement.

Et bien sûr, ce qui me donne de l’espoir dans ma vie personnelle, c’est de voir les geais bleus sur la galerie d’en arrière manger les arachides que j’ai déposées le matin. Ça me rappelle que je dois saisir des moments comme ceux-là, repousser le cynisme et rester connectée à la réalité.

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