Des plaideuses du Soudan trouvent leur voix

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Quand les avocates Zeinab, Wafaa et Amal évoquent leur première expérience dans un tribunal de la famille à Khartoum, au Soudan, elles revivent l’appréhension, l’angoisse et la colère. Pas la rage, plutôt une colère issue de l’indignation devant l’ampleur des violations des droits. 

La Constitution soudanaise garantit l’égalité des sexes. Paradoxalement, les « lois relatives à la situation personnelle » - qui régissent notamment le mariage, le divorce et la garde des enfants – stipulent toutefois que la femme doit obéissance à son mari. Les femmes et les filles doivent aussi avoir un tuteur masculin. C’est généralement un membre de la famille qui peut contrôler leur vie de manière importante – la loi donne au tuteur notamment le pouvoir de consentir à un mariage en leur nom. Au Soudan, on peut marier des filles d’à peine dix ans.

Pendant que SORD (Organisation soudanaise pour la recherche et le développement) s’affaire à modifier le cadre juridique qui discrimine les femmes, Zeinab, Wafaa, Amal et la douzaine d’autres avocates qui travaillent avec l’organisation doivent affronter chaque jour le système juridique actuel. 

Dans le cadre d’un système juridique aussi fondamentalement patriarcal, les avocates se débattent pour défendre au mieux les femmes qu’elles représentent. Ces brillants esprits juridiques ne baissent pas les bras. Avec leurs stratégies coordonnées, elles changent les choses de l’intérieur. Et à force de ténacité, de patience et d’astucieux arguments juridiques, elles ont fait des progrès incroyables.

Les avocates de SORD travaillent maintenant dans quatre grandes villes du pays. Elles ont appris quels arguments juridiques il faut utiliser pour remporter les causes de divorce, de garde d’enfant et de pension alimentaire de leurs clientes – trop souvent des survivantes de la violence et des mariages infantiles forcés. Elles font l’éducation des juges et en appellent à leur humanisme. Les nouvelles avocates profitent des enseignements des vétéranes. Même si la loi n’est pas toujours de leur côté, elles utilisent tous autres moyens à leur disposition pour obtenir des résultats favorables. 

Wafaa, Zeinab et Amal n’ont plus à se débattre pour savoir quoi dire et par où commencer. Elles ont trouvé leur voix et ce n’est que le début! Inter Pares est reconnaissante de pouvoir soutenir leur travail si courageux.

 


En partenariat avec CanadaProgramme réalisé avec l’appui financier du Gouvernement du Canada agissant par l’entremise d’Affaires mondiales Canada. 

 

 

La Constitution soudanaise garantit l’égalité des sexes. Paradoxalement, les « lois relatives à la situation personnelle » stipulent toutefois que la femme doit obéissance à son mari.

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