Dans les coulisses du plaidoyer LGBTQI+ : conversation sur la santé mentale avec Valentina Parra

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Valentina Parra at a rally promoting the rights of LGBTQ+ refugee claimants in Toronto. Credit: Bill Fairbairn/Inter Pares

Valentina Parra est une avocate féministe de Colombia Diversa, un homologue d’Inter Pares qui défend les droits des personnes LGBTQI+ en Colombie. Elle dirige une équipe d'avocat-e-s qui travaillent aux côtés des survivant-e-s LGBTQI+ de la violence, les soutenant dans leur quête de justice et plaidant en leur nom. 

C’est un travail pénible. Et il est très éprouvant sur le plan mental.

Nous avons parlé récemment à Valentina pour voir comment elle et son équipe prennent soin de leur santé mentale en accomplissant ce travail crucial. 

L’entrevue a été modifiée par souci de concision et de clarté.

Q : Comment votre équipe intègre-t-elle le souci de la santé mentale dans son travail?

R : Le groupe tient des réunions régulières avec un psychologue. C’est un espace sécuritaire où aborder les difficultés vécues dans notre travail, parce que les gens avec qui nous travaillons sont en situation de crise et de conflit. Avant, on ne parlait jamais de ça. Toute l’équipe croyait qu’être professionnel-le signifiait tout garder pour soi.

Maintenant, nous avons un espace où parler de santé mentale, où personne ne va juger notre travail en fonction de ce que nous ressentons.

 

Q : Y a-t-il eu des difficultés depuis le début de ces réunions? 

R : Au début, nous n’arrêtions pas de changer les dates des réunions et de les reporter. Nous travaillons dans l’urgence – il y avait toujours quelque chose qui semblait plus important que ces réunions.

Nous avons fini par réaliser que le bien-être mental n’est pas une option, une chose accessoire qu’on peut négliger tant qu’on n’est pas malade. Ces réunions, ces conversations, sont aussi des urgences. Nous avons décidé de planifier une réunion par mois et d’en faire une priorité. 

 

Q : Pourquoi est-ce important pour vous de parler des pratiques de votre équipe en santé mentale?

R : Parce que nous devons faire en sorte que la santé mentale fasse partie intégrante du travail. Si vous travaillez dans un laboratoire, vous mettez votre blouse et votre masque. Tout cet équipement vous protège. À la fin de la journée, on enlève les vêtements de travail, on se lave les mains et on essaie de ne pas rapporter à la maison ce avec quoi on a travaillé au labo.

Mais quand on travaille sur la violence sociale, si on n’a pas une routine sur la façon de quitter le bureau, de finir la journée et de se sortir la violence de la tête, on rapporte tout ça à la maison.

 

Q : Comment les pratiques en santé mentale implantées dans l’équipe reflètent-elles vos valeurs féministes?

R : Il faut prendre soin les un-e-s des autres. C’est à nous de prendre soin les un-e-s des autres et de bâtir une communauté. Il n’y a rien de plus féministe que ça, selon moi!

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