Pour des échanges commerciaux équitables

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Il suffit de dire réunion de « haut niveau » sur les règles régissant les échanges commerciaux pour que le regard de votre interlocuteur devienne vague. « Libéralisation du commerce », « obstacles non tarifaires », « accès aux marchés en franchise de droits et hors quota » sont autant d’expressions relevant d’un jargon obscur et ardu qui reflète bien les règles souvent opaques et compliquées régissant le commerce, les finances et les investissements mondiaux.

Malgré tout, ce jargon est d’une importance fondamentale. Car l’enjeu n’est ni plus ni moins la qualité de vie de millions de personnes pauvres et marginalisées sur cette planète. Les règles du commerce peuvent anéantir des pans entiers de l’industrie, faisant du même coup des milliers de chômeurs. Elles peuvent rendre les médicaments inabordables et créer une génération entière encore plus en proie à la famine et à l’insécurité alimentaire que la génération précédente. Ces réunions de haut niveau sont des lieux de pouvoir. Seules les personnes détenant la connaissance du langage et son influence peuvent espérer y naviguer sans encombre et seuls les virtuoses peuvent espérer le faire à leur avantage. C’est pourquoi le travail de Third World Network-Asie (TWN), un homologue de longue date d’Inter Pares, est très important.

Basé en Malaisie, TWN agit toutefois à l’échelle internationale. Des personnes expertes, membres de l’équipe de TWN, analysent les textes et les dynamiques politiques des accords commerciaux négociés dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce ou sur les plans bilatéral ou régional. Elles interprètent les termes employés, en révèlent le contexte historique, en recherchent soigneusement les effets et – plus important encore – outillent les gouvernements et la société civile des pays du Sud pour négocier et promouvoir des ententes plus équitables.

À titre d’exemple, TWN surveille les négociations touchant  les pays les moins avancés. Quarante-huit pays étaient considérés comme appartenant à la catégorie des États les « moins avancés », soit le double de la décennie précédente. Lors de sa participation aux conférences et rencontres sur le sujet, TWN souligne l’absence de progrès dans  la réduction de la pauvreté par l’amélioration des régimes commerciaux. TWN  distribue des documents préparatoires, rencontre des délégués, observe, analyse et publie son point de vue sur les résultats de ces événements.

TWN se penche aussi sur l’enjeu des subventions aux cultures d’exportation. Par exemple, les subventions massives accordées aux planteurs de coton aux États-Unis favorisent la surproduction qui, en retour, fait chuter le prix du coton sur les marchés mondiaux. Pendant ce temps, dans les pays les moins avancés d’Afrique de l’Ouest, comme le Mali, le Burkina-Faso et le Bénin, les planteurs de coton vivant pour la plupart sous le seuil de la pauvreté, ne reçoivent aucune aide gouvernementale et doivent, malgré tout, tenter de vendre leurs productions sur les marchés mondiaux. Ces personnes gagnent à peine de quoi manger. Malheureusement, les pays du Nord ne se sont pas engagés à éliminer les subventions aux cultures cotonnières, ce qui en soi est le signe qu’il a peu de volonté politique de véritablement changer les choses.

L’analyse et l’expertise de TWN appuient les efforts des gouvernements et de la société civile des pays du Sud, les aidant à négocier des normes commerciales qui leur permettraient de se sortir de la pauvreté, laissant ainsi entendre la voix des populations les plus marginalisées de la planète. Pour Inter Pares, c’est un honneur de collaborer avec TWN pour, ensemble, tenter d’insuffler plus de justice dans les échanges commerciaux.

L’analyse et l’expertise de TWN appuient les efforts des gouvernements et de la société civile des pays du Sud, les aidant à négocier des normes commerciales qui leur permettraient de se sortir de la pauvreté.

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