Les déplacés internes de Las Pavas en Colombie et leur lutte pour une terre

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Las Pavas: après avoir été violemment expulsés, des membres de la communauté regagnent  leur terre.
Las Pavas: Community members return to their land after violent expulsion. Credit: Fundación Chasquis

Seulement une minorité des cent vingt-trois familles de la communauté de Las Pavas, dans le département de Bolivar, en Colombie, ont connu autre chose que la guerre et l’exode. La violence politique les a forcées à déserter leurs communautés d’origine pour s’installer ici vers la fin des années quatre-vingt-dix. Dans leur tentative de prendre racine à nouveau, cette fois, sur une parcelle depuis longtemps abandonnée par son propriétaire, un parent du fameux narcotrafiquant Pablo Escobar, elles ont entrepris d’exploiter la terre en y cultivant le manioc, le plantain, le riz et le maïs.

D’une année à l’autre, les paveros ont consolidé leurs liens avec leur terre d’accueil, la sécurité alimentaire de leurs familles assurée par les récoltes. Mais ce sentiment de stabilité ne devait pas durer. À deux reprises, en 2003 puis en 2006, ils ont dû fuir face aux menaces de mort proférées par des groupes paramilitaires soutenus par l’armée. Mais, chaque fois, ils sont revenus.

Consejería en Proyectos (PCS), un homologue d’Inter Pares, a pu fournir assistance humanitaire et appui organisationnel aux familles, avec l’aide d’organisations internationales et colombiennes. Elles ont pu créer une coopérative et entamer une procédure judiciaire pour acquérir la propriété de la terre. Au moment où cette démarche avait lieu, le propriétaire absent vendait la terre à un consortium d’entreprises exploitant l’huile de palme qui a fait appel à la police nationale pour les chasser de force. Déterminés à ne pas abandonner, les paveros sont revenus en 2011. Entretemps, la Cour constitutionnelle de Colombie a jugé leur expulsion illégale dans la mesure où leur revendication territoriale n’avait pas encore été examinée. En dépit de cette victoire, le combat pour une reconnaissance légale est loin d’être terminé; PCS continue de collaborer avec les familles en sensibilisant le public à la nécessité de parvenir à une solution durable.

En Colombie, une bonne partie des 4,8 millions de déplacés internes est confrontée à pareilles difficultés, sachant que près de 6 millions d’hectares leur ont été arrachés pour être accaparés par les groupes armés et leurs alliés.

La question territoriale est au coeur des efforts déployés par le peuple colombien pour mettre un terme à un conflit qui dure depuis cinquante ans. Selon Eduardo León de PCS, « La lutte pour la terre est un facteur incontournable du conflit armé en Colombie. Il n’y aura pas de paix tant que cette problématique ne sera pas réglée, non seulement par une réforme agraire mais aussi par l’adoption de politiques publiques en faveur des petits exploitants agricoles. »

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Semer un meilleur avenir pour la communauté de Las Pavas, un regroupement de milliers de déplacés internes en Colombie.

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