L'assurance maladie : les Canadiens peuvent faire le choix de la compassion

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Mary Boyd : militante de longue date pour la justice sociale et présidente de la Prince Edward Island Health Coalition, à Ottawa lors de la Semaine nationale de l’assurance maladie 2012
Mary Boyd: militante de longue date pour la justice sociale et présidente de la Prince Edward Island Health Coalition, à Ottawa lors de la Semaine nationale de l’assurance maladie 2012. Crédit: Brad Duplesis, CCS

Le système public de santé est l’expression la plus forte et la plus manifeste de l’attachement du Canada à la justice sociale. La perception fiscale permet de mettre nos ressources en commun pour les redistribuer aux malades, quel que soit leur sexe, leur situation socioéconomique ou leur âge.

Bien sûr, le système actuel peut être amélioré et modernisé. Mais il marche. Et il marche bien. Demandez à celles qui ont pu donner naissance à leur enfant, chez elles avec l’assistance d’une sage-femme ou à l’hôpital grâce à une césarienne; à celles ou ceux dont le père s’est remis d’une intervention chirurgicale à la suite d’un cancer de la prostate, dont les amies se remettent d’un cancer du sein, ou dont les enfants, admis pour une crise d’asthme, sont sortis de l’hôpital dynamiques et pleins d’énergie de nouveau. Le régime d’assurance maladie est un attribut remarquable de notre collectivité, attribut qui a permis de sauver des vies et d’améliorer notre qualité de vie sans ruiner aucun d’entre nous pour autant.

Le montant total des dépenses de santé au Canada est réparti en deux catégories, l’une publique, le régime d’assurance maladie (couvrant les services fournis dans les hôpitaux et par les médecins) et l’autre privée (qui comprend les médicaments, dans la plupart des provinces, et les soins dentaires). C’est la portion privée, soumise à la loi du marché, qui a connu une augmentation notable; pas la portion publique. Ainsi les dépenses d’assurance pour soins de santé privés ont augmenté de 365 % en 25 ans. En matière de soins de santé, privé ne rime pas avec rentabilité.

On a répété ad nauseam que le régime d’assurance maladie n’était fiscalement pas viable. Pourtant, en 35 ans, les coûts du régime sont restés stables, représentant 4 ou 5 % du produit intérieur brut (PIB) du Canada. Les prestataires de soins de santé ont su améliorer l’efficacité des services, en particulier dans le secteur hospitalier qui représente une proportion importante des dépenses du système public de santé.

Ce qui a effectivement augmenté, c’est la contribution des provinces au régime d’assurance maladie. La part du budget que celles-ci consacrent aux soins de santé est aujourd’hui plus importante que jamais. Une fois de plus, ce n’est pas l’augmentation du coût du régime public qui est en cause, mais bien le recul des revenus des gouvernements résultant des baisses d’impôt. Les plus riches parmi nous paient aujourd’hui moins d’impôt qu’il y a trente ans. L’impôt des entreprises n’a jamais été aussi bas. En tant que société, nous pouvons nous offrir un régime public de soins de santé, mais nous choisissons de réduire notre capacité à le faire lorsque nous récoltons moins de ressources par le biais des impôts.

Inter Pares appuie la Coalition canadienne de la santé (CCS) parce qu’elle estime que les soins de santé sont un pilier de la justice sociale. La CCS défend les cinq principes fondamentaux de la Loi canadienne de la santé : gestion publique, intégralité, universalité, transférabilité et accessibilité. La CCS effectue aussi des recherches et des analyses sur les enjeux de la santé et informe la population et ceux qui oeuvrent à l’amélioration du régime.

Selon le Centre canadien de politiques alternatives, le Canada est aujourd’hui plus riche qu’il ne l’a été depuis des décennies. Nous avons les moyens de préserver notre système de santé public; mais nous devons choisir de le faire collectivement.

Le régime d’assurance maladie est un attribut remarquable de notre collectivité, attribut qui a permis de sauver des vies et d’améliorer notre qualité de vie sans ruiner aucun d’entre nous pour autant.

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