Jusqu’à ce qu’on les retrouve : à la recherche d’êtres chers sur la route du Nord

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Inter Pares counterpart COFAMIDE organizes an annual caravan of families to search for missing loved ones who disappeared on the route north. Credit: COFAMIDE

Le matin du 6 mars 2010, quand son fils Heriberto, 18 ans, lui dit au revoir en partant pour les États-Unis, Maria Elena Larios de Gonzalez ne se doute pas qu’il va disparaître.

Trois ans plus tard, toujours sans nouvelles, elle prend contact avec le Comité des familles de migrants disparus et décédés du Salvador (COFAMIDE), une organisation fondée en 2006 par des familles qui ont décidé de s’épauler et de rechercher des êtres chers disparus sur la route vers le Nord. Homologue de longue date d’Inter Pares, l’organisation plaide aussi pour des changements aux lois et aux politiques afin d’assurer aux migrants et à leurs familles des conditions plus dignes et plus sécuritaires.

Avec l’aide du COFAMIDE, Maria Elena a rapporté la disparition de son fils. Elle a aussi participé à des ateliers et reçu du soutien psychologique. « Avant, je ne faisais que pleurer. Je ne prenais pas la parole, je n’exigeais rien. » Mais depuis qu’elle fait partie d’une communauté de personnes aux prises avec des expériences similaires, elle est devenue plus forte. « Les larmes se sont changées en force, en courage et en lutte. » Aujourd’hui, elle siège au conseil du COFAMIDE et appuie d’autres familles, tout en poursuivant sa propre quête.

Une fois l’an, le COFAMIDE coordonne le voyage d’une caravane de mères qui sillonne l’Amérique centrale et le Mexique pour enquêter sur les déplacements des migrants portés disparus et les faire connaître. C’est lors du passage d’une de ces caravanes au Mexique, dans le Chiapas, que Maria Elena a trouvé pour la première fois en six ans des indices au sujet du sort de son fils. Sur 306 cas, le COFAMIDE a localisé jusqu’ici 44 personnes, dont environ la moitié étaient vivantes. Pour les autres, l’organisation assume la difficile tâche d’informer les familles et les aide à rapatrier les corps.

Heriberto Antonio Gonzalez Larios n’a pas décidé de quitter le Salvador pour une seule et unique raison. Boute-en-train qui aimait taquiner affectueusement ses proches, il s’apprêtait à fonder une famille et voulait trouver du travail. C’est la violence et le manque de possibilités, entre autres facteurs, qui l’ont poussé

à partir, comme 20 % de la population, selon les estimations. « Autrefois en quête du rêve américain, les gens partent maintenant juste pour sauver leur peau », explique Maria Elena.

Comme tant d’autres, elle continuera de chercher son fils et d’accompagner d’autres familles, pour que celles-ci sachent qu’elles ne sont pas seules. Quels que soient les obstacles, jusqu’à ce qu’on les retrouve.

 

 

Depuis que Maria Helena fait partie d’une communauté de personnes aux prises avec des expériences similaires, elle est devenue plus forte. « Les larmes se sont changées en force, en courage et en lutte. »

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