Lolita Chávez dénonce la criminalisation de défenseurs de droits de la personne au Guatemala

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Lolita Chávez, militante pour les droits de la personne participant à la tournée « À la défense de la dissidence, » au Canada.
Lolita Chávez: Human rights’ activist taking part of the Defend Dissent Tour in Canada Credit: Guillaume Charbonneau

Lolita Chávez Ixcaquic est une combattante. Du haut de ses cinq pieds et avec sa voix douce, elle parle avec tant de passion du combat de son peuple pour le droit à l’autodétermination que personne ne peut douter de sa force.

Lolita est une Maya k’iché, l’une des fondatrices du Conseil des peuples k’iché (CPK) ainsi que sa porte-parole élue.  Au mois de mars, 2013 elle est venue au Canada dans le cadre d’une grande tournée sur la criminalisation de la défense des droits organisée entre autres par le Projet Accompagnement Québec-Guatemala (PAQG) et le réseau Breaking the Silence (BTS) des Maritimes, tous deux homologues d’Inter Pares.

Au Guatemala, l’organisation de Lolita a aidé à la tenue de consultations communautaires de bonne foi, un processus par lequel le CPK a permis de se faire entendre à 92 collectivités touchées par un nombre croissant de projets de développement des ressources à grande échelle dans les hauts plateaux du Guatemala. Même si un retentissant « no a la minería » (non aux activités minières) est constamment ressorti de ces consultations pacifiques, des militants et militantes comme Lolita doivent continuer de lutter pour faire entendre leur point de vue. Les grandes sociétés et les autorités guatémaltèques font la sourde oreille aux décisions démocratiques prises par les collectivités.

Des conventions internationales ratifiées par le Guatemala reconnaissent aux peuples autochtones le droit à la consultation et à un consentement libre, préalable et éclairé. Mais des verdicts rendus par des tribunaux nationaux en rapport avec l’exploitation des ressources naturelles ont établi que les consultations communautaires ne sont pas juridiquement contraignantes. Les consultations ont toutefois un solide pouvoir symbolique, ce qui explique pourquoi des gens comme Lolita sont sans cesse persécutés pour leur militantisme.

Dans un tel contexte de tension, les leaders et les organisateurs communautaires du Guatemala sont souvent la cible de menaces ou d’attaques. C’est une réalité bien connue des homologues d’Inter Pares, le PAQG et BTS, qui ont envoyé de nombreux observateurs internationaux des droits de la personne afin d’accompagner des militants guatémaltèques au cours des vingt dernières années. Ces accompagnateurs ont assisté en personne à plusieurs consultations communautaires, en plus d’effectuer un travail de documentation et de sensibilisation. Un élément important du travail de ces deux organisations étant de stimuler la solidarité du Canada avec ces luttes, la planification d’une tournée soulignant les efforts des militants et militante qui défendent leurs terres fut l’occasion idéale d’affirmer cette collaboration. Et comment trouver une meilleure invitée que Lolita Chávez?

Avec l’aide de plusieurs organisations alliées tel que l’homologue d’Inter Pares Mines Alerte, la tournée sur la criminalisation de la défense des droits a connu un franc succès dans toute l’Amérique du Nord. Grâce au courage de Lolita, sa lutte est maintenant celle de bon nombre de Canadiennes et de Canadiens. À l’heure où le Guatemala fait enfin le procès des personnes accusées de génocide, on ne dira jamais assez de l’importance de notre solidarité.

Our impact

Renforcer les liens de solidarité entre le Canada et le Guatemala pour mieux promouvoir les droits de la personne.

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