Des centaines de personnes encerclent une clinique communautaire, mécontentes de ses pratiques envers les femmes. Pour quel motif? Pas ce que l’on pourrait croire!
Dans la campagne du Bangladesh, ces protestataires ne s’opposent pas à la contraception ou à l’accès des femmes aux services reproductifs. Leur seule exigence est simple : que la clinique traite ses patientes avec respect.
Dans la société patriarcale du Bangladesh, notre organisation homologue Nijera Kori réunit des femmes pauvres et marginalisées au sein de groupes locaux où elles découvrent leurs droits et, chose tout aussi importante, acquièrent la confiance requise pour exiger qu’on les respecte. Ces groupes de femmes et d’alliés combinent les connaissances et le pouvoir du nombre pour changer les choses.
Dans la dernière année, ces groupes ont fait bouger les choses dans leurs cliniques de santé locales.
Les hommes forment la majorité des employés des cliniques médicales dans les villages. Ils arrivent de la ville avec une attitude méprisante envers les gens de la campagne, surtout les femmes. Quand une femme se présente avec un problème de santé sexuelle ou reproductive, il arrive souvent qu’elle vive une expérience humiliante. Les cliniques sont petites et il y a peu d’intimité. Les femmes sont souvent mal à l’aise d’aborder de graves problèmes de santé, parfois très intimes, quand elles savent que le personnel et les autres patients peuvent tout entendre. Plusieurs décident de ne pas y aller, préférant risquer leur santé plutôt que de subir l'humiliation publique.
Mais ces défenseur-e-s populaires, appuyées par Nijera Kori et Inter Pares, exigent maintenant des changements. Des groupes – formés de femmes et d’hommes, d’adultes et de jeunes – ont demandé aux cliniques de créer des espaces privés pour les consultations médicales des femmes et des filles.
Dans la société patriarcale du Bangladesh, notre organisation homologue Nijera Kori réunit des femmes pauvres et marginalisées au sein de groupes locaux où elles découvrent leurs droits.
Certaines cliniques ont compris tout de suite et aussitôt aménagé des espaces privés qui respectent l’intimité. Mais d’autres ont fait la sourde oreille. Alors les groupes ont encerclé les cliniques et protesté haut et fort, jusqu’à ce qu’on les entende.
L’an dernier, ces activistes de la santé des femmes ont réussi à obtenir des espaces séparés pour les femmes et les filles dans 19 cliniques communautaires. La victoire peut sembler bien mince, mais elle fait parfois la différence entre la vie et la mort. Et c’est un pas de plus dans la lutte des femmes pour affirmer leur droit d’être traitées avec respect.
Programme réalisé avec l’appui financier du Gouvernement du Canada agissant par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.
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