Les femmes du Mali: un modèle pour la paix

Nouvelles : Analyses

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Des femmes leaders partagent leur expérience du conflit Crédit: ACORD
Les leaders communautaires qui se sont réunis à Gao en juillet dernier ont connu
leur lot d’horreurs, d’espoirs et de trahisons. Située sur les rives du fleuve Niger, Gao est le chef-lieu d’une des régions du Mali les plus touchées par la guerre civile. Avec l’appui d’ACORD, homologue de longue date d’Inter Pares en Afrique, 24 femmes et 24 hommes des organisations de défense des droits de la femme, GREFFA et AMPRODE, se sont réunis pour discuter de la manière de régler le conflit national par l’instauration d’une paix vraie et durable.
 
Ils estiment devoir, avant tout, traiter les séquelles de la guerre : la peur et la violence qui ont divisé leurs communautés et leur nation.
 
Un mois plus tôt, un accord de paix avait été signé entre le gouvernement et les factions rebelles pour mettre un terme à trois ans de conflit armé au cours duquel les droits humains ont été bafoués par toutes les parties. Les femmes et les filles, pour la plupart des non-combattantes, ont fait les frais de la violence : viol collectif de femmes et de filles de communautés « ennemies », mariage forcé, tabassage, flagellation pour faute supposée, expulsion de leurs terres. Pourtant et en dépit des limitations croissantes de leurs libertés, les femmes ont continué de jouer un rôle essentiel en assurant la survie de leur famille, plantant des jardins, assurant la pérennité des marchés locaux et accueillant celles et ceux qui fuyaient
la violence.
 
Les participantes à la réunion de Gao se sont penchées sur les causes de la violence et sur la méfiance, la peur et les séquelles qu’elle a laissées. En dépit de leurs  origines diverses, elles ont évoqué l’exclusion sociale dans leurs
propres communautés. Elles ont aussi partagé l’expérience commune de l’exacerbation des rivalités pour l’accès à l’eau et à la terre en raison de l’accaparement des terres pour les activités minières, de l’agriculture d'exportation  et des effets des changements climatiques.
 
Les thèmes abordés étaient sensibles et difficiles; pourtant, les participantes ont réussi à identifier les mesures à prendre dans leurs communautés pour établir une paix qui n’est pas qu’une trêve, une paix qui tienne compte de leurs besoins, de ceux de leurs familles et de leurs communautés déchirées par la guerre.
Sur les rives du fleuve Niger, des femmes – et des hommes venus les soutenir – se sont réunis pour retrouver l’espoir et devenir un modèle pour la paix qu'elles désirent construire.

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