Pourquoi les femmes demandent-elles l’asile : une pandémie mondiale de violence

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Amanda Dale (en arrière, à gauche) et le personnel de la Barbara Schlifer Commemorative Clinic.
Amanda Dale (en arrière, à gauche) et le personnel de la Barbara Schlifer Commemorative Clinic. Crédit: Denise Babbsifontes

La Barbra Schlifer Commemorative Clinic de Toronto offre chaque année des services juridiques et autres à plus de 4000 femmes ayant vécu de la violence, dont plusieurs demandeuses d’asile. En 2014, Amanda Dale, directrice générale de la clinique et membre du conseil d’administration d’Inter Pares, a participé à un échange avec notre homologue SORD (Organisation soudanaise pour la recherche et le développement) en vue de renforcer le travail de ses centres d’aides juridiques pour les femmes. Elle nous a parlé récemment des difficultés vécues par les femmes pour obtenir l’asile au Canada.

« Le mythe le plus intéressant au sujet du droit d’asile, commence Amanda, c’est son prétendu caractère universel. De fait, il a été conçu en fonction d’un modèle de migration masculine, la dissidence politique. Le principal motif de la migration des femmes, c’est la violence contre les femmes. » Les femmes qui vivent de la violence fondée sur le genre, si nombreuses que les Nations Unies qualifient la situation de pandémie mondiale, sont forcées de s’adapter et de naviguer les lois canadiennes pour obtenir l’asile ici.

Plusieurs facteurs peuvent compromettre la sécurité des femmes. Cela englobe le continuum de la violence de la part de membres de la famille ou de partenaires intimes, jusqu’au conflit d’État. En cas de bouleversement social ou de guerre, les protections normalement offertes aux femmes par la loi ou la police peuvent perdre leur efficacité. Dans les situations de violence, le fait d’enlever aux femmes leurs droits en matière de santé reproductive peut être une autre forme de contrôle. Après leur arrivée au Canada, Amanda voit bien des femmes « obsédées par le devoir émanant de la nécessité de protéger leurs enfants », dont toute l’existence tourne autour de la survie de la prochaine génération.

Même s’il est très difficile d’aider les femmes et leur famille à obtenir l’asile au Canada, la clinique connaît aussi son lot de succès. Selon l’expérience d’Amanda, « l’espoir le plus cher de la plupart des gens, c’est que leurs enfants s’intègrent » à la société canadienne. Elle raconte l’histoire d’une mère et de sa fille « dont la vie avait été une longue fuite ». Une fois au Canada, la fille s’est épanouie pour devenir une personne qui s’affirme et qui tient à ses idées. « Même si cela complique sa tâche parentale, la mère estime qu’elle a le devoir de cultiver cette indépendance et ce pouvoir d’action. » La clinique croit au pouvoir d’action de toutes les femmes et entrevoit un monde où toutes les femmes bâtissent une vie sans violence, une vision que partagent SORD et Inter Pares.

Inter Pares est fière de compter Amanda Dale parmi les membres de son conseil d’administration.

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