Protéger la terre grâce au savoir écologique local

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Une femme de retour de la cueillette de mollusques sur l’île de Formosa dans l’archipel des Bijagos en Guinée-Bissau. Crédit: Emmanuel Luce

Quand les cueilleuses de mollusques de l’archipel des Bijagós en Guinée-Bissau ont constaté la baisse des stocks de mollusques, elles savaient quoi faire. Le groupe de femmes a imposé collectivement un allongement des périodes d’interdiction de pêche, adaptant les pratiques traditionnelles aux réalités environnementales d’aujourd’hui.

« Si nous n’avions pas protégé notre environnement, il n’y aurait plus rien à conserver aujourd’hui », affirment les femmes bijagos. Ces pratiques de conservation ne sont pas des règles imposées de l’extérieur; elles sont le fruit de l’observation, l’expérience et la mémoire collective de plusieurs générations. Pour les Bijagos, l’environnement est sacré : les forêts et l’eau ne sont pas des ressources à exploiter mais des êtres vivants. Les femmes jouent un rôle central en tant que gardiennes du savoir – elles initient les jeunes aux pratiques traditionnelles qui leur ont été transmises par des générations de femmes. En Guinée-Bissau, l’homologue d’Inter Pares, Tiniguena, travaille avec des collectivités afin de protéger et revitaliser les pratiques agricoles et la façon de cultiver les aliments en s’inspirant de la sagesse issue de la terre, façonnée par les agriculteur-rice-s et transmise d’une génération à l’autre. Ce profond savoir forge un lien solide entre la collectivité et son environnement. Ce ne sont pas simplement des traditions. Ce sont des pratiques vivantes, évolutives, qui protègent les écosystèmes, guident l’utilisation responsable des ressources et préservent l’identité culturelle.

Dans toute l’Afrique de l’Ouest, des connexions similaires entre culture et conservation influencent la façon dont les collectivités protègent des environnements menacés. Au Togo, l’homologue d’Inter Pares, Inades-Formation, appuie des interventions menées par les locaux pour défendre des espaces sacrés comme la forêt d’Adjamé, menacée de déforestation. On y trouve des autels qui servent aux rituels ancestraux. Sauf en période de cérémonies, l’accès y est strictement interdit par les collectivités – une règle qui a préservé la biodiversité de la forêt et son équilibre écologique.

En appuyant le leadership local et la gouvernance traditionnelle, nos homologues aident à maintenir la solidité de ces pratiques culturelles pour s’opposer à la déforestation, à l’accaparement des terres et aux changements climatiques. Ils aident à assurer la reconnaissance et le respect des règles locales et des rythmes écologiques.

Inter Pares s’engage à valoriser les personnes qui détiennent le savoir ancestral – les femmes, les aîné-e-s, les guérisseur-euse-s et les agriculteur-rice-s – et à assurer que leur leadership reste au cœur de la justice climatique et la justice alimentaire.

Si nous n’avions pas protégé notre environnement, il n’y aurait plus rien à conserver aujourd’hui. 

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