Pas de plan climat sans nous : des solutions par et pour les communautés

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Benvinda Có fait partie de la communauté de Boataï dans laquelle les femmes utilisent des pratiques agricoles holistiques et durables pour développer des jardins collectifs et diversifier leurs revenus. Crédit: Eric Chaurette/Inter Pares

« C'est ici que nous cultivions le riz, avant que la mer n’emporte nos terres », indique Sanca Albino, en montrant la plage où les vagues s'abattent sans relâche.  

L'archipel des Bijagos, en Guinée-Bissau, subit les effets dévastateurs des changements climatiques, où les terres agricoles autrefois prospères et essentielles à la survie des populations sont englouties par l'océan Atlantique. Sanca est chef de la communauté de Boataï, sur l'une des îles Bijagos où Inter Pares travaille avec son homologue local, Tiniguena. 

Face à cette crise, les efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et limiter la consommation d'énergies fossiles sont insuffisants. Alors que les scientifiques et la société civile appellent à l'action, l'inaction persiste, aggravée par la promotion de fausses solutions qui camouflent des intérêts capitalistes. 

Par exemple, les mangroves, couvrant 10 % de la Guinée-Bissau, attirent des initiatives de marchandisation du carbone. Cela signifie qu’un projet de préservation des mangroves, qui absorbent le carbone, pourrait générer des crédits carbone, qui sont ensuite rachetés par des entreprises ou des pays désirant compenser leurs propres émissions. 

Pour les communautés rendues vulnérables par les changements climatiques, ces systèmes de crédit carbone peuvent sembler un moyen viable d'obtenir les fonds dont elles ont tant besoin. Mais les accords conclus entre les pollueurs et les communautés peuvent priver ces dernières de leur autorité sur leurs terres – leur moyen de subsistance et, en fait, de leur vie.  

« Ce qu'il faut, c'est garder les combustibles fossiles dans le sol et s'engager dans une véritable action climatique basée sur l'équité et la justice », explique Miguel de Barros, directeur général de Tiniguena. 

Inter Pares collabore avec des homologues comme Tiniguena et des personnes comme Sanca en Guinée-Bissau et ailleurs en Afrique de l'Ouest pour trouver des solutions réelles et locales au changement climatique.  

Par exemple, à Boataï, les femmes utilisent des pratiques agricoles holistiques et durables pour développer des jardins collectifs. Ces initiatives permettent de diversifier leurs revenus et les sources de nourriture face à la diminution des coquillages causée par la hausse des températures marines. 

Sur la plage, Sanca montre un arbre centenaire, témoin de l'histoire de son peuple : « L'eau monte si vite qu'il ne sera bientôt plus là ».  

Quelques semaines après, l’arbre avait disparu, soulignant l'urgence de développer des actions climatiques locales et équitables.   

Aujourd'hui, ce sont les plus grands pollueurs qui influencent les politiques concernant l’adaptation climatique. Nous sommes déterminés à rendre ce pouvoir aux personnes les plus touchées, en particulier aux femmes et aux jeunes pour créer des solutions climatiques reflétant leurs besoins réels, et basées sur les savoirs locaux. Seule une approche inclusive peut garantir un avenir durable pour toutes et tous.

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