Essai vidéo : le choix de la justice pour les fermiers sefwi

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La mine Chirano est située dans le sud-ouest du Ghana, un pays côtier sub-saharien riche en minerais et en hydrocarbures. En 2004, Red Back Mining (maintenant propriété de Kinross Gold de Vancouver) a obtenu un bail l’autorisant à exploiter une mine dans la riche ceinture aurifère de Sefwi-Bibiani. La construction de la mine à ciel ouvert s’est traduite par le déplacement de communautés entières et par la destruction de plus de 1 000 fermes.

Depuis 9 ans, des fermiers ghanéens se battent pour obtenir une indemnisation complète pour la perte de leur terre et, par conséquent, de leurs moyens de subsistance. Inter Pares et le Réseau Tiers Monde Afrique, notre homologue dans la région, offrent de l’appui à ces fermiers et à leur communauté dans leur combat. Voici  leur histoire. (vidéos en anglais seulement)

Les Terres

En 2003, des représentants de la compagnie minière ont offert aux fermiers locaux – qui dépendent fortement de leurs cacaotiers pour gagner leur vie – une compensation de 2,50 cedis (1,20 $ CAN à l’époque) par cacaotier. La compagnie qualifiait cette offre de très généreuse, affirmant que ce montant se situait bien au-dessus du minimum légal de 2,30 cedis et allant jusqu’à conseiller aux fermiers de ne pas divulguer cette offre, car elle surpassait le montant prévu par la loi. Ne croyant pas obtenir mieux, la majorité accepta l’offre. D’autres, cependant, effectuèrent leur propre enquête pour découvrir que le minimum réel prévu par la loi était en réalité de 5,22 cedis, presque le double de l’offre initiale ! En tout, ce sont vingt-cinq fermiers qui refusèrent l’offre et qui luttent depuis lors pour recevoir une indemnisation juste et équitable. Ils se retrouvent maintenant sans terre à cultiver et sans argent pour s’acheter un autre lopin de terre.

L’accès à l’eau

Depuis l’arrivée de la mine, les communautés locales sont dépourvues d’accès aux sources naturelles d’eau qui autrefois les entouraient. Pour pallier le problème, la compagnie minière a construit des puits mécaniques équipés de pompes, mais plusieurs sont maintenant brisés. Les villageois ne disposent ni de l’argent, ni des compétences pour les réparer. Nicholas Ennin, qui fait partie de ce groupe de fermiers sans terre, nous confie que la plupart des puits ont cessé de fonctionner, car la pression sur les sources d’eau est plus forte que jamais en raison de l’influx de travailleurs provenant de l’extérieur. Par conséquent, des filles et des femmes, le plus souvent responsables de la collecte de l’eau pour la famille, doivent quelques fois se réveiller à deux heures du matin pour se procurer de l’eau potable.

Les inondations

La compagnie minière a regroupé des familles déplacées additionnelles aux côtés de la nouvelle communauté, de l’autre côté d’un ruisseau marécageux. Afin de leur permettre l’accès à la route principale, ils ont construit un petit ponceau au-dessus du ruisseau et un caniveau, mais au fil du temps, le poids des voitures a fini par l’affaisser. Malgré les efforts des villageois pour le réparer ou pour déboucher le caniveau, le débit d’eau est insuffisant et les inondations sont maintenant monnaie courante. L’eau s’infiltre même jusque dans les maisons lors de la saison des pluies, créant des conditions de vie malsaines et stressantes pour ses habitants. Nana Gyankye est préoccupé par la situation et nous proposer de nous le montrer.

Les emplois

Malheureusement, comme c’est le cas dans bien d’autres communautés affectées par des opérations minières, l’emploi n’a pas nécessairement suivi l’implantation de la mine. Les mines modernes opèrent maintenant avec très peu de personnel et la majorité n’est pas recrutée au sein de la communauté. Les parents sont préoccupés pour la jeunesse sans emploi, et sans terre.

La situation actuelle

Les fermiers sefwi se sont organisés pour exiger une compensation juste et équitable. Inter Pares et le Réseau Tiers Monde – Afrique leur ont fourni un appui dans ce processus, ce dernier facilitant les réunions avec les différents ministères et paliers du gouvernement dans l'espoir de résoudre le problème par le biais du système judiciaire ghanéen. Cependant, malgré des débuts encourageants, le système n'a fait que décevoir les fermiers. Bien que la compagnie extractive ait ignoré l’ordre de payer de l'ex-Ministre des Mines et de l'énergie en 2012, celui-ci a refusé d’obliger la compagnie à payer. Le Ministre en question a plutôt tout simplement invité la compagnie et les fermiers à conclure l’affaire avant la fin de l’année. Jusqu’à aujourd’hui, les fermiers nous affirment que malgré deux ententes hors cour et une décision du gouvernement ghanéen qui somment Kinross de payer, en date du 1er février 2014, la compagnie n’a toujours pas versé une indemnisation complète.

La mine Chirano de Kinross affiche 200 millions de dollars de profit, et ce pour 2011 seulement. La compagnie minière maintenait dans son rapport de 2011 sur la responsabilité sociale que le taux inférieur payés aux paysans était légitime. Entretemps, près d'une décennie plus tard de combat, plus de 1 000 familles de fermiers sont plus pauvres depuis l'établissement de la mine, and vingt-cinq fermiers demeurent sans terre.

Tous les fermiers représentés dans cet essai vidéo doivent pouvoir réclamer leurs droits et se faire entendre, C’EST UNE AFFAIRE DE JUSTICE.

Quiconque a été lésé par les activités outremer des entreprises extractives canadiennes doit avoir un accès légiféré aux tribunaux canadiens, et le Canada devrait établir une charge d’ombudsman pour les activités extractives dont la mission consisterait à enquêter sur les accusations d’abus et à formuler des recommandations à l’intention du gouvernement et des entreprises concernées.

Joignez votre voix à celle d’Inter Pares ainsi qu’à un large groupe de partenaires regroupés sous le nom du Réseau canadien sur la reddition de comptes des entreprises (RCRCE). LE RCRCE mène actuellement la campagne Une affaire de justice afin d’appuyer Nicholas, Dominique, Nana et tous ceux qui se trouvent dans une situation similaire, à obtenir justice.

Agissez maintenant ! C'est « Une affaire de justice » !

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