Au Soudan, le courage s’incarne dans la persévérance des femmes

Nouvelles : Analyses

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Des participantes dansent lors d’un atelier sur le féminisme organisé par SORD. Crédit: Rita Morbia

La campagne #JusticeForNoura a vu le jour au Soudan, mais a toutefois eu des échos planétaires plus tôt cette année à la suite de la condamnation à mort de Noura Hussein par l’État. Le père de Noura l’a forcée à se marier à l’âge de 16 ans. Violée par son mari, celle-ci l’a tué dans un geste de légitime défense. La campagne a permis d’attirer l’attention de la communauté internationale sur le cas de Noura, de même que sur les lois soudanaises qui permettent le mariage d’enfants et ne reconnaissent pas le viol conjugal.

Chaque jour et tout au long de leur vie, les droits et les libertés des femmes soudanaises sont compromis. Les lois en matière de succession renforcent la discrimination systémique que subissent les femmes durant leur existence, et les lois visant la famille font en sorte que les droits des femmes et des filles sont violés, notamment en autorisant le mariage d’enfants. Les lois assurant le maintien de l’ordre public restreignent les déplacements des femmes, de même que leur liberté vestimentaire. Nos homologues au Soudan, l’Organisation soudanaise pour la recherche et le développement (SORD) et le Centre de ressources pour les femmes Salmmah (SWRC), font partie intégrante du courageux mouvement pour les droits des femmes qui combat ces lois et soutient les femmes qui subissent ce contrôle social omniprésent et tentent d’y résister. Ces organisations poursuivent ce travail sans relâche depuis des décennies.

La souffrance engendrée par ces lois est à la fois émotionnelle et physique. Rania, une jeune femme membre de SWRC, a été arrêtée, emprisonnée et a finalement reçu 40 coups de fouet pour avoir eu une conversation avec un ami dans une voiture près de chez elle. Les lois en matière d’ordre public, comme celles utilisées contre Rania, sont appliquées agressivement et fréquemment. Les punitions prévues comprennent la flagellation et l'imposition d’une amende – un horrible moyen pour l’État de générer un revenu.

Le mouvement pour les droits des femmes au Soudan possède une longue et riche histoire. Des générations de militant(e)s ont combattu et continuent de le faire malgré les restrictions toujours plus démesurées au cours de la dernière génération. Néanmoins, la créativité et le courage ne manquent pas. Avec le soutien d’Inter Pares, SORD gère un programme d’aide juridique afin de permettre aux femmes victimes de violence et de discrimination d’être représentées et de recevoir des conseils et de l’accompagnement, notamment dans le cadre de cas concernant le droit successoral. Le personnel de ce programme est composé d’avocat(e)s motivé(e)s dont la plupart sont des femmes. À travers tout le pays, de jeunes militant(e)s s’organisent autour d’événements tels que la Journée internationale des femmes et tirent profit du pouvoir de la solidarité en ligne – comme l’a montré la campagne #JusticeForNoura.

Il faut du courage pour persévérer dans ce travail, mais avec notre soutien, les femmes soudanaises et les hommes qui les appuient sont en mesure de le faire avec espoir et détermination. Ces personnes envisagent un avenir où les femmes au Soudan pourront vivre pleinement, contribuer à la société, et évoluer en toute sécurité au sein de celle-ci.

 

Ces personnes envisagent un avenir où les femmes au Soudan pourront vivre pleinement, contribuer à la société, et évoluer en toute sécurité au sein de celle-ci.

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