Contrer l’emprise de l’industrie aux négociations sur le climat de la COP27

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Le simple fait d’être dans la salle et d’être Autochtone est une chose énorme » , déclare Celeste Smith à propos de son séjour à la COP27. Crédit: Grassroots International

Celeste Smith porte plusieurs chapeaux. 

Celeste est membre de la Nation Oneida. Elle dirige une petite entreprise de semences. Elle vient d’ouvrir une ferme-école où des femmes autochtones et des personnes 2SLGBTQI+ peuvent ré/apprendre les méthodes agricoles ancestrales perdues avec la colonisation. Elle préside le Peel Food Action Council et donne des ateliers dans les universités. Elle n’arrête jamais.

Celeste préside également le comité du programme international de l’Union nationale des fermiers (UNF), un rôle qui l’a menée en Égypte en novembre 2022 à l’occasion de la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, communément appelée la COP27.

« Moi, je suis Autochtone, alors j’arrive dans ces espaces où je ne suis pas censée être. Il faut que j’y sois », dit Celeste. « C’est tout récent que l’on permette aux voix autochtones d’être à la table où se discutent les politiques – du palier municipal jusqu’à l’international », souligne-t-elle. 

« Il y a longtemps qu’on nous met à l’écart de ces discussions! Le seul fait d’être présente et d’être Autochtone, c’est énorme. »

Par l’entremise de la UNF, homologue d’Inter Pares, nous avons financé le voyage de Celeste à la COP27. Là, elle s’est jointe en tant que représentante de l’Amérique du Nord à une délégation internationale de La Via Campesina, un mouvement mondial réunissant plus de 200 millions de paysans et de petits fermiers. Ensemble, ces agriculteurs de 11 pays ont plaidé pour des solutions climatiques ancrées dans la justice, la souveraineté alimentaire et l’agroécologie – une agriculture qui travaille avec la nature afin de cultiver les aliments dans le respect de la Terre. Ils ont aussi protesté haut et fort contre les solutions climatiques prônées par l’industrie, comme la géo-ingénierie et les marchés du carbone. 

 

Inter Pares a soutenu le voyage de Celeste (à l’extrême gauche) pour la COP27 pour plaider en faveur des solutions climatiques ancrées dans la justice, la souveraineté alimentaire et l’agroécologie.
Photo : La Via Campesina


« Nous essayons de contrer la présence à la COP de l’agro-industrie qui détruit – pour affirmer ensuite détenir la solution. »

Quand on a planté une bouteille d’eau de Nestlé devant elle à une activité de la COP27, Celeste a haussé le ton. 

« C’est de l’écoblanchiment », a-t-elle dénoncé. D’une main, l’entreprise fournit de l’eau à la conférence mondiale sur le climat et de l’autre, elle extrait 3,6 millions de litres d’eau par jour chez elle, dans sa collectivité des Six Nations en Ontario – alors que bon nombre de personnes qui y vivent n’ont toujours pas accès à l’eau potable.

Au bout du compte, pour Céleste, la COP27 était une affaire de solidarité.

« Certains croyaient que la COP était une perte de temps… parce que les grandes sociétés y dominent. J’ai répété sans relâche que j’étais là pour quelque chose. Dans tout, l’essentiel est de tisser des liens. »

À titre d’organisation dont la raison d’être est de tisser des liens, Inter Pares est fière de soutenir le travail de Celeste en politique internationale. De plus, des organisations comme Inter Pares ont un rôle important à jouer dans la réconciliation économique, conclut Celeste.

« C’est bien beau les réflexions et les émotions, mais il faut malheureusement aussi de l’argent pour réaliser notre travail. Nous avons besoin de la réconciliation économique pour soutenir ces émotions. »


 

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C’est bien beau les réflexions et les émotions, mais il faut malheureusement aussi de l’argent pour réaliser notre travail. Nous avons besoin de la réconciliation économique pour soutenir ces émotions.

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