Pillage dans la forêt tropicale humide de Bornéo : une filière canadienne?

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Coupe à blanc dans la forêt tropicale du Sarawak, Bornéo. Crédit: theborneocase.com

Trente ans après le début de leur lutte pour la sauvegarde des forêts tropicales humides de Bornéo un groupe de militants autochtones de l'Etat malaisien du Sarawak voyage présentement au Canada pour suivre la trace de l'argent générée par l'exploitation forestière.

Les membres de la délégation du Sarawak sont de passage à Montréal, Ottawa et Toronto en prévision d'une audience judiciaire tenant lieu de précédent qui se déroulera à Toronto et qui porte sur la divulgation de documents financiers concernant un groupe immobilier de l’Ontario dont la valeur est estimée à 200 millions de dollars et qui est contrôlé par la famille de l'homme politique du Sarawak Abdul Taib Mahmud.

"Nous venons au Canada pour découvrir ce qui est arrivé à la richesse de notre patrie. Nous réclamons justice pour nos forêts, notre peuple, notre terre ", a déclaré l'avocat et ancien député malaisien Harrison Ngau, lauréat du prestigieux Prix environnemental de la Fondation Goldman.

Alors qu'une poignée de magnats du bois et de politiciens corrompus ont fait des milliards de dollars en abattant l'une des forêts tropicales les plus riches en biodiversité au monde, abritant des orangs-outans et de rares léopards, les communautés autochtones du Sarawak demeurent pauvres et défavorisées. Plusieurs d’entres elles vivent les conséquences sociales et environnementales d’une exploitation forestière non durable et souvent illégale.

Dans chacune des villes, les militants du Sarawak assisteront à des projections du film The Borneo Case (sous-titré en français), un documentaire de 78 minutes réalisé par les cinéastes suédois Dylan Williams et Erik Pauser. Les projections seront suivies d'une table ronde.

La délégation est  accueillie à Ottawa par Inter Pares, Above Ground, Mines Alerte Canada et Canadiens pour une fiscalité équitable, une coalition d'organisations de la société civile canadienne préoccupées par les lacunes juridiques que peuvent exploiter les blanchisseurs d'argent.

Les échappatoires juridiques du Canada rendent le blanchiment de capitaux facile, offrant aux auteurs de violations dévastatrices des droits de la personne des occasions de cacher de l'argent, souvent dans le secteur immobilier canadien.

"Il suffit de seulement quelques heures pour créer une société écran au Canada. Un registre public des véritables propriétaires de toutes les entreprises contribuerait grandement à aborder la question de la complicité du Canada dans la « liquidation de l'argent » provenant de la fraude et de la corruption internationale », a déclaré David Bruer d'Inter Pares.

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