Protéger les droits de la personne au Canada : l’histoire d’Anne

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Anne Dagenais Guertin est coordonnatrice aux communications et à la recherche à la Coalition pour la surveillance internationale des libertés civiles (CSILC). Inter Pares, qui compte parmi les fondateurs et les membres actifs de la CSILC, siège également à son comité directeur.

«Difficile de croire que Hassan Diab était rentré au Canada. Mais c’était bien réel — et extraordinaire. Après toutes ces années à se battre — d’abord, pour qu’il ne soit pas extradé, puis pour qu’il soit libéré et renvoyé de France —, nous craignions que cela n’arrive jamais. Bien que nous ayons lutté sans relâche, son épreuve a duré si longtemps nous avons tous fini par nous y habituer. De voir tant de personnes et d’organisations — incluant la CSILC — se battre pour défendre les droits de Hassan et sa liberté est à la fois touchant et décourageant. Parce que même avec tout ce soutien, il aura fallu attendre des années avant qu’il puisse revenir au Canada.

Le Dr Hassan Diab est un professeur canadien qui a été extradé en France parce qu’il était soupçonné d’être responsable de l’attentat à la bombe perpétré contre une synagogue de Paris en 1980. L’épreuve que Hassan a vécue s’est déroulée au cours de la période faisant suite au 11 septembre 2001, qui était caractérisée par une hostilité injustifiée contre les musulmans et l’érosion des libertés civiles au nom de la « guerre contre le terrorisme ». Ne voulant pas avoir l’air de badiner avec le terrorisme, les autorités françaises ont fait passer les gains politiques avant le droit de Hassan à un traitement équitable.

Les soupçons pesant sur Hassan reposaient sur des éléments de preuves peu fiables et provenant de sources anonymes. Même le juge canadien ayant ordonné l’extradition de Hassan a dit que la France avait présenté un « dossier faible », que les « preuves » contre Hassan étaient « très embrouillées » […] et que les conclusions tirées sur cette base étaient, « suspectes ». Des documents récemment rendus publics suggèrent que le ministère de la Justice du Canada aurait non  seulement assisté le gouvernement français de manière inappropriée afin de préparer le dossier d’extradition de Hassan, mais qu’il aurait également caché des preuves de son innocence à la cour et à ses avocats.

En conséquence, Hassan a passé plus de trois ans dans une prison notoirement violente. En isolement cellulaire. Sans aucune preuve.

Bien qu’il ait été nécessaire de mener campagne pendant des années, le fait que Hassan soit finalement de retour auprès de sa famille au Canada, à la place qui lui revient, nous motive à poursuivre notre travail. Parce que le combat n’est pas terminé.

Les Canadiennes et  Canadiens doivent à nouveau s’unir afin d’exiger que le dossier de Hassan fasse l’objet d’une enquête publique. Cette dernière reste nécessaire pour connaître toute la vérité et — espérons-le — pour réformer les lois injustes du Canada en matière d’extradition. La CSILC a été spécifiquement mise sur pied pour protéger les droits de la personne contre ce type d’impacts négatifs découlant de la « guerre contre le terrorisme ». Nous devons savoir comment le Canada a pu se rendre complice dans un cas aussi flagrant de violation des droits de la personne, afin d’ empêcher qu’une telle situation se produise à nouveau.»

 

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