La Colectiva Feminista réclame une intervention genrée contre la pandémie au Salvador

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Crédit: La Colectiva Feminista

Alors qu’Inter Pares se joint à d’autres organisations du Canada pour réclamer une réaction féministe à la pandémie de COVID-19, notre partenaire au Salvador, La Colectiva Feminista, dénonce l’absence d’une optique sensible au genre dans les interventions de son gouvernement.

Plutôt que de soutenir les femmes les plus touchées par la pandémie, la réaction du gouvernement salvadorien aggrave les disparités. L’État n’a pas tenu compte de la situation particulière des femmes et cela a entraîné l’érosion de leurs droits. Pour sa part, La Colectiva a étudié et documenté deux domaines où les femmes ont été particulièrement touchées : l’accès à la justice et l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive. D’abord, l’accès des femmes à la justice a subi l’impact de la suspension des processus judiciaires ainsi que les limites imposées dans les transports publics. Dans ses recherches, La Colectiva a noté une baisse du nombre de cas rapportés de violence même si l’on constate une hausse de la violence fondée sur le sexe. Deuxièmement, La Colectiva a établi que moins de femmes avaient obtenu des services de santé sexuelle et reproductive. Cela s’est traduit par l’augmentation du nombre de grossesses non planifiées et non désirées, dans un pays où l’avortement est gravement criminalisé.

La Colectiva demande maintenant au gouvernement d’appliquer une analyse sexospécifique et intersectionnelle à l’ensemble des mesures et décrets adoptés pour réagir à la pandémie afin de considérer leur impact sur les femmes. La Colectiva demande également l’adoption de mesures ciblées pour prévenir la violence fondée sur le sexe et garantir l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive, notamment la contraception. De plus, l’organisation demande au gouvernement de lancer une campagne publique pour informer les femmes des moyens d’obtenir ces services pendant la pandémie. Enfin, La Colectiva appelle le gouvernement à adapter le processus judiciaire afin que les femmes puissent rapporter plus facilement les cas de violence en temps de crise.

D’ici à ce que le gouvernement du Salvador adopte une réaction genrée, Inter Pares se réjouit que des organisations de la société civile comme La Colectiva Feminista prennent les devants pour défendre les droits des femmes. La Colectiva a vite réalisé que le confinement lié à la pandémie allait sérieusement limiter sa capacité habituelle d’accompagner les femmes en situation de violence – et elle s’est adaptée. Par exemple, avant l’arrivée de la pandémie au Salvador, La Colectiva avait amorcé des activités liées au projet Porter l’élan, notamment l’embauche d’une avocate pour offrir du soutien juridique aux femmes. Elle a vite réagi à la pandémie en mettant sur pied des lignes régionales de soutien téléphonique afin d’accompagner les femmes à distance. Inter Pares est honorée d’aider La Colectiva à poursuivre sont travail en vue de soutenir les femmes pendant cette crise.

Inter Pares aimerait souligner l’appui financier d’Affaires mondiales Canada à ce programme.

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