Parler le même langage : des mèmes pour briser l’isolement

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Sheina Olita (à droite) et Allona Hermosa (à gauche) ont commencé à créer des mèmes au début de la pandémie pour garder le contact avec les jeunes isolé-e-s à la maison. Crédit: Likhaan

Le début de la pandémie a été une période sombre dans le Grand Manille – surtout pour les jeunes. Le confinement aux Philippines a été l’un des plus longs et des plus stricts au monde. Les écoles étaient fermées et la police appliquait une quarantaine qui clouait à domicile tous les moins de 18 ans.

Les adolescent-e-s qui se posaient des questions sur leur sexualité, leur corps et leurs relations avec les autres avaient peu d’endroits vers lesquels se tourner. 

Allona Hermosa et Sheina Olita sont intervenantes jeunesse au Centre Likhaan pour la santé des femmes, homologue d’Inter Pares aux Philippines. Depuis des décennies, les travailleuses communautaires de Likhaan sillonnent les quartiers à faible revenu pour parler aux jeunes de sexualité, de contraception et de saines relations. Quand c’est devenu impossible, elles se sont tournées comme leurs collègues vers les médias sociaux afin de garder le contact avec les jeunes.

Plus de 80 % de la population des Philippines est connectée aux médias sociaux, mais les jeunes y trouvent peu d’information sur la santé sexuelle et reproductive. Le matériel est en anglais plutôt qu’en filipino, ce qui rebute les jeunes peu scolarisés. C’est habituellement lourd, technique… et vraiment plate, comme dit Likhaan. 

En plein isolement pandémique, Likhaan savait que les mèmes – visuels, courts et drôles – pouvaient toucher les jeunes et leur remonter le moral, tout en répondant à leurs questions sur la santé sexuelle. Avec l’appui d’Inter Pares, l’équipe a créé des mèmes sur divers sujets, des condoms à la fierté LGBTQI+, en passant par la pression du groupe vers la conformité. Les mèmes affichés dans les médias sociaux ont eu un succès fou : plus de 600 000 vues et des milliers de partages. 

Une expérience très valorisante pour des novices dans le domaine comme Allona et Sheina! 

« Parfois les gens me disent qu’ils s’y reconnaissent… et me disent merci », se réjouit Allona.

Elles savent que les mèmes ne remplacent pas le travail de sensibilisation sur le terrain.

« Ce n’est pas la même chose que de se parler en personne, admet Sheina. Mais c’est un outil efficace – et rigolo! – pour réunir des milliers d’ados isolé-e-s qui n’ont pas d’autre source d’information que l’internet. » Et ces jeunes en auront encore besoin après la COVID.

 


Programme réalisé avec l’appui financier du Gouvernement du Canada agissant par l’entremise d’Affaires mondiales Canada. 

 

 

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